5000 personnes ont pu participer au tout premier concert post-Covid samedi 29 mai. Un concert-test, qui a pris la forme d’une expérience scientifique pour évaluer les risques de transmission du virus, avec en tête d’affiche le groupe Indochine.

Une première depuis plus d’un an. Des professionnels du spectacle et une équipe de scientifiques organisaient, samedi 29 mai, un concert expérimental. Intitulée Ambition Live Again, cette expérience avait pour but d’évaluer les risques de transmission du virus responsable du Covid-19 lors d’un concert à grande échelle en configuration debout, non distanciée, dans une salle fermée. Paris-Bercy (ou Accor Arena pour les fans de Sébastien Bazin) s’est donc transformé en un laboratoire géant le temps d’une soirée. 5000 personnes ont joué les cobayes. A l’affiche ? L’aventurier Nicola Sirkis et son groupe Indochine.

« Pour reprendre une vie festive et culturelle en toute sécurité, les autorités et les professionnels du spectacle ont besoin de mesures et d’éléments concrets afin d’imaginer les conditions d’accueil du public, du personnel et des artistes pour l’avenir », pouvait-on lire dans l’appel lancé par les organisateurs de ce test grandeur nature.

Le parcours du combattant pour faire partie des 5000 a commencé dix jours avant. Une inscription en ligne puis un premier tirage au sort permettait de passer à l’étape suivante. Ensuite, un test PCR devait être fait et se révéler négatif au maximum trois jours avant le concert.

Les 26, 27 et 28 mai derniers, dans l’antre de la salle de Bercy, des milliers de participants ont donc reçu un écouvillon dans la narine et répondu à un questionnaire. « Avez-vous voyagé hors de France ces trois derniers mois ? Avez-vous des antécédents cardiaques ? Quels sont votre poids et votre taille pour qu’on puisse calculer votre IMC », demandaient notamment les infirmiers présents pour contrôler les volontaires. Les règles étaient claires dès le départ : un IMC supérieur à 30, la présence de comorbidités ou des membres de votre foyer malades et c’était retour à la case maison. Pour les autres, l’expérience scientifique pouvait commencer ! Pour autant, la sélection ne s’arrêtait pas là. Un second tirage au sort avait lieu le lendemain du test PCR négatif pour départager ceux pouvant participer au concert et ceux devant rester chez eux. Dans les deux cas, ils devaient renvoyer deux tests salivaires aux organisateurs le jour du concert et à J+7.

Et on se prend la main

Samedi 29 mai. Une foule de personnes plutôt jeunes patientent devant les grilles de la salle parisienne. C’est le grand jour pour ces milliers de chanceux venus participer au tout premier concert post-Covid. « Depuis plus d’un an qu’on attendait ça, c’est juste génial », s’émerveille une jeune fille dans la file.

A l’intérieur, Etienne de Crécy, DJ français qui assure la première partie, est déjà en train de jouer. La fosse est pleine. Les gens se touchent, serrés les uns aux autres, dansent, tapent des mains. Seule contrainte : le port du masque (que tout le monde respecte).

C’est maintenant au tour d’Indochine. Nicola Sirkis et ses musiciens entonnent les premières paroles du concert avec la chanson Marilyn, de l’album Paradize, et son refrain plus que d’actualité Moi je veux vivre / Vivre / Vivre / Un peu plus fort. Suivront entre autres Electrastar, College Boy, J’ai demandé à la lune, Et on se prend la main, Trois nuits par semaine pour un concert de plus d’une heure et demie.

A la sortie, les spectateurs sont ravis. « C’était trop bien, exulte Jan, fan du groupe depuis plus de douze ans. J’ai pleuré pendant le concert tellement j’étais ému ». Pierre, un ami venu l’accompagner, ne pouvait pas manquer ça : « Les concerts, ça me manquait grave. Dès que j’ai su qu’il y en avait un organisé, je me suis inscrit et ce n’est pas un test PCR qui allait m’arrêter ».

Restent les résultats de cette étude. Ils doivent être dévoilés au cours de l’été. Les participants retardataires avaient encore jusqu’à mardi 8 juin pour envoyer leur test salivaire.

A.M.