La mairie de Paris souhaite installer une salle de shoot à côté… d’une école

Dans le XXe arrondissement, le maire souhaite installer un lieu d’accueil pour toxicomanes au 172 rue Pelleport, à côté notamment d’une école élémentaire et maternelle. Un collectif de citoyens, rassemblant plusieurs centaines de personnes, s’est rassemblé samedi pour protester contre ce projet. Une nouvelle manifestation est prévue samedi prochain devant la mairie du XXe.

Une salle de shoot à côté d’une école. Non ce n’est pas une information du Gorafi ou de NordPresse. C’est bien le projet de la mairie de Paris, et plus particulièrement de celle du XXe arrondissement.

Dans le quartier Pelleport-Gambetta, la municipalité songe à installer cette salle au 172 rue Pelleport à côté de trois écoles, d’une crèche, d’un collège et d’un Ehpad. Une provocation pour les centaines d’habitants et de parents d’élèves qui ont manifesté contre ce projet, samedi 4 septembre, devant la mairie. « Je ne suis pas contre l’installation de salles de shoot dans Paris mais pas à côté d’une école. Comment est-ce possible d’avoir imaginé un tel projet ? », s’insurge Elsa, parent d’élève et habitante du quartier venue manifester. « Il n’y a eu aucune concertation. Le maire impose sa méthode en voulant passer en force. C’est inadmissible », souligne Maria, elle aussi parent d’élèves et habitante du XXe arrondissement.

L’ouverture de cette salle fait partie d’un projet plus global mené par Anne Hidaldo qui consiste à construire quatre nouvelles salles de shoot dans les Xe, XIXe et XXe arrondissements pour éviter aux toxicomanes de se regrouper dans la rue comme c’est le cas au nord de Paris. Un projet qui ne convainc personne ici. « C’est une démarche politicienne au mépris de la sécurité des résidents et de la prise en charge des toxicomanes », dénonce Maria.

Côté politique, François-Marie Didier (LR) et Danielle Simonnet (LFI), tous les deux conseillers de Paris du XXe arrondissement étaient présents à la manifestation samedi. « La problématique du crack exige une réponse globale avec des lieux d’accueil jour/nuit, prise en charge psychiatrique, santé, sociale avec salle de consommation à moindre risque. Mais pourquoi plaquer un futur lieu au milieu de 5 écoles, 2 crèches et un ehpad sans concertation ? », a réagi l’élue insoumise sur Twitter.

En attendant une rencontre avec le maire d’arrondissement, Eric Pliez (DVG), les manifestants ont constitué un collectif intitulé « CrackPasPelleport » et appellent à une nouvelle manifestation samedi 11 septembre à 15 heures devant la mairie du XXe arrondissement place Gambetta. Une pétition a aussi été lancée sur le site Change.org contre l’implantation de cette salle autour des écoles. « Ce n’est que le début du mouvement, précise Monique, habitante et membre de l’association des parents d’élève de l’école polyvalente publique Pelleport. Nous appelons tous les habitants du quartier, les commerçants, les parents d’élèves et les professeurs à nous rejoindre ».

A.M.

2 questions à… Danielle Simmonet

Vous êtes venue à la manifestation samedi dernier. Vous êtes contre l’installation des salles de shoot dans Paris ?

Non je suis pour l’installation des salles de consommation à moindre risque. Si je suis venue à la manifestation samedi dernier, c’est pour écouter ce que les manifestants avaient à dire. Et ils sont inquiets car la mairie souhaite installer cette salle dans un local qui est juste à côté d’une école élémentaire et maternelle. Pourquoi et comment ce lieu a-t-il été choisi ? Je n’ai eu aucune réponse de la part du maire du XXe arrondissement. Les habitants non plus. J’ai conscience qu’il est difficile de trouver un lieu disponible à Paris pour installer ce genre de salle. Mais est-ce pertinent de la mettre à côté d’un groupe scolaire ? Je ne crois pas.

Que proposez-vous ?

D’abord il faut une concertation. Le sujet du crack à Paris ne doit pas être tabou. Ce n’est pas en montant des projets en catimini que la mairie de Paris va réussir à convaincre les Parisiennes et les Parisiens sur le bien-fondé de ces salles. Pourquoi le quartier Pelleport est-il adapté selon eux ? Ont-ils contacté les acteurs de la santé avant de choisir ce lieu ? Même ces réponses on ne les a pas. C’est silence radio du côté de la mairie du XXe. Pour des gens qui promeuvent la participation citoyenne ; c’est raté.

Par ailleurs, il me semble plus opportun d’installer ces salles près de structures médicales. Pourquoi la piste de l’Hôtel-Dieu n’est-elle jamais évoquée ? Il y a un manque cruel de transparence sur l’implantation de ces salles de consommation à moindre risque.  

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