
Trois personnages. Une professeure de sport, un avocat et un lobbyiste. Un drame : la mort de deux agricultrices due à l’utilisation d’un produit phytosanitaire. Le dernier film de Frédéric Tellier, Goliath, sorti en salle mercredi 9 mars, est un drame écologique inspiré des différentes enquêtes parues sur le glyphosate. La molécule s’appelle ici tétrazine. Elle est tout aussi nocive.
Le sujet est bien traité malgré quelques longueurs et beaucoup de pathos. Les seconds rôles – que ce soient les militantes écologistes ou les cols blancs du groupe industriel – sont remarquables. Emmanuelle Bercot joue magnifiquement bien la femme battante. Quant à Pierre Niney, le rôle de méchant défenseur de l’industrie agro-chimique lui sied à merveille même si l’on reste un peu sur notre faim.
Là où on est beaucoup moins convaincu, c’est par le rôle de Patrick ; l’avocat spécialiste du droit environnemental, le David de l’histoire. Gilles Lellouche qui défend les valeurs écolos alors qu’on ne peut s’empêcher de l’imaginer au volant d’un SUV dans la vraie vie, ça ne fonctionne pas. L’acteur ne colle pas au personnage. Malgré des efforts de mise en scène et de jeu.
Loin de l’excellent Dark Waters (qui traite d’un sujet semblable), Goliath ne nous fait passer aucune émotion en deux heures de temps. On attendait tellement plus de ce film…
Gabrielle Normand
Antoine Mahut
