Le film de Cédric Jimenez plonge le spectateur en immersion avec les équipes de la sous-direction anti-terroriste de Paris lors des attentats du 13 novembre 2015.
Janvier 2015, Athènes. Une opération de police est menée en vue d’arrêter le terroriste Abdelhamid Abaaoud. La planque a été repérée par les flics. L’assaut est donné. Mais le terroriste parvient à s’échapper de justesse. Aux commandes de cette opération menée par une équipe d’enquêteur internationale, un Français, Fred. Cette scène ouvre le dernier film de Cédric Jimenez, Novembre, sorti à l’automne dernier et disponible sur Canal+ depuis quelques jours.
On retrouve ce personnage (joué par Jean Dujardin) à la tête du service du contre-terrorisme français à Paris, dix mois plus tard. Le 13 novembre exactement. Rien de particulier à signaler ce jour-là… jusqu’aux attentats du soir. Ceux-ci ne sont pas montrés. Juste évoqués par l’ébullition qui règne, soudainement, dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste (Sdat). L’angle choisi par le réalisateur peut surprendre mais c’est tout l’intérêt du film. Ne pas parler des victimes. Uniquement des personnes qui ont mené l’enquête pour arrêter les principaux suspects au cours des cinq jours qui ont suivi les attentats.
On regrettera tout de même le choix de certains acteurs comme Sandrine Kiberlain qui n’arrive pas à jouer la big cheffe ; l’effacement des personnages secondaires qui méritent d’avoir plus d’importance tels que Raphaël Quenard, Stéphane Bak et Sofian Khammes et la décision délibérée du réalisateur de voiler le personnage de la lanceuse d’alerte alors que cette femme, dans la vraie vie, n’en porte pas. Cette dernière a d’ailleurs assigné les producteurs du film devant le tribunal de Paris. Un accord a été trouvé. Un message avant le début du film précise : « le port du voile islamique par le personnage de Samia Khelouf répond à un choix de fiction qui ne reflète pas ses convictions personnelles ». On pose la question : pourquoi, dès lors, faire porter le voile au personnage du film ? On a peur de la réponse…
A.N.
